Depuis l’accession de notre parti au pouvoir, un constat amer s’impose : un laxisme grandissant s’installe au cœur de PASTEF, jadis le parti le plus dynamique du Sénégal et de l’Afrique. Celui qui se vantait de son capital humain exceptionnel est en train d’effriter ce qu’il a de plus précieux : ses militants, sa jeunesse et ses sympathisants. Très tôt déjà, les signes d’un cocktail implosif se sont manifestés, minant l’engagement militant :
- Des ex-détenus mal accompagnés et oubliés.
- Des militants compétents et formés laissés en marge, sans responsabilités.
- Une jeunesse cantonnée à des titres de « chargés de mission » sans missions réelles, ni formation, depuis plus de 18 mois.
- Quel gâchis!
Le talent inexploité suscite des interrogations légitimes sur la rigueur des choix de profils et sur la qualité du management politique. Comment comprendre que des directions dédiées à la jeunesse soient confiées à des responsables du troisième âge ?
À titre d’exemple, la DER, censée cibler jeunes et femmes, devrait logiquement être confiée à une équipe jeune, innovante et dynamique.
Comme le rappelait Joseph Stiglitz : « Ce ne sont pas les conspirations qui ravagent le monde, mais l’accumulation de mauvais choix, de politiques vaines et d’injustices petites et grandes.» Il est donc urgent de corriger la trajectoire, d’élaborer une politique cohérente et inclusive, pour relancer un plan de redressement social qui bénéficie d’abord au peuple, mais qui doit aussi être porté par un parti uni et structuré. Or, que voyons-nous ?
Un bureau politique aphone, sans orientation claire, un parti qui repose uniquement sur son président, Ousmane Sonko, réduit à prendre seul toutes les initiatives. Seule la JPS (Jeunesse Patriotique du Sénégal) continue de proposer et d’animer le débat, malgré ses faibles moyens. De Goudiry à Saint-Louis, de Fatick à Kaolack, en passant par Dakar, Thiès ou Goudomp, ce sont les jeunes qui tiennent le flambeau, et ils méritent félicitations et encouragements. D’ici 2027, cette jeunesse sera plus légitime que bien des ministres ou DG actuels, souvent imbus d’eux-mêmes et enclins aux calculs politiciens. En politique, rien ne s’offre, tout s’arrache. Notre ambition n’est pas la prétention, mais la contribution. Nous avons risqué nos vies et porté ce projet avec conviction. Aux côtés du Président, la jeunesse est restée constante dans son soutien à l’action gouvernementale. Dès les deux premiers mois au pouvoir, nous avons soumis un plan stratégique avec 4 programmes et 14 projets au Président Sonko, amplié au SG du parti. Quinze mois plus tard, silence total. Pendant ce temps, artistes, organisateurs de campagne et influenceurs ont été reçus et nous respectons leur apport mais qu’en est-il des militants de l’ombre ?
Le militant, surtout le jeune, demeure essentiel et prioritaire dans un parti politique. Comme le disait Elvis Adjahoungba : « La jeunesse représente le pilier de toute nation. Elle doit donc voir en chaque opportunité qui se présente un challenge et une chance de démontrer son potentiel et son engagement. »
Salimata Dieng, adjointe secrétaire générale nationale de la jeunesse patriotique du Sénégal.

