Là-bas, le peuple a marché des semaines durant contre la corruption, avec une détermination telle qu’il a fini par faire tomber certains dirigeants corrompus. Ici, le paradoxe est frappant, une partie de la population descend dans la rue non pas pour exiger des comptes, mais pour réclamer la liberté de supposés voleurs de deniers publics.
Comment comprendre ce renversement de valeurs ?!?!?
Hier encore, on demandait aux anciens dignitaires de rendre des comptes pour leurs fautes de gestion, leurs abus et leurs excès. Aujourd’hui, certains des mêmes acteurs exigent l’impunité, alors que la justice peine à faire son travail. C’est la marque d’un pays où des manipulateurs, guidés uniquement par leur ego et leurs intérêts, se substituent aux véritables combats citoyens.
Cette incohérence mine dangereusement la crédibilité de l’opposition. Si elle veut prétendre à une alternative crédible, elle ne peut pas se construire autour de figures discréditées par des soupçons lourds, ni se mettre au service de « dorkat » genre Karim krum xakk, Suivre ces marchands d’illusions, c’est condamner d’avance tout projet de rupture.
Le Sénégal n’a pas besoin d’un recyclage des mêmes visages et des vieilles pratiques. Il a besoin d’une offre politique nouvelle, basée sur l’éthique, la transparence et la cohérence. C’est à ce prix seulement que l’opposition pourra redonner confiance et incarner un espoir réel pour le peuple, qui a fini de parachever sa maturité politique.

