Une foule en liesse a plébiscité ce jeudi, El Hadji Mamadou Diao qui a pu tenir sa première mobilisation à Dalifort.
Des centaines d’hommes et de femmes ont accueilli chaleureusement le candidat à la présidentielle 2024. Avec des pancartes, casquettes et tee-shirts en mauve et jaune, à l’effigie de leur hôte, les Daliforois ont déroulé le tapis rouge en l’honneur du maire de Kolda, scandant son nom.
L’édile de la localité, Mamadou Mbengue, communément appelé Baye Diop a su organiser une grande mobilisation malgré les interdictions de réunion dans les places publiques qui prévalent en ce moment.
À son arrivée, le candidat de la coalition Diao 2024 s’est garé un peu plus loin afin de faire le reste du trajet à pied et communier avec la population.
Mame Boye Diao a entamé ses propos en saluant le courage du maire Mamadou Mbengue, qui selon lui est un homme de qualité , qui lui a été fidèle, “malgré toutes les agressions subies”.
Encadrement de l’enseignement coranique,
El Hadji Mamadou Diao a soulevé les difficultés rencontrées par les “daara” (écoles coraniques) dont les maîtres coraniques sont laissés en rade sans appui financier de l’État “alors qu’ils sont chargés d’assurer un toit, des vêtements et de la nourriture aux enfants”. “Environ cinq millions de Sénégalais font leurs études dans les établissements coraniques avec l’aval de l’État du Sénégal. C’est pourquoi, il revient aux gouvernants de mettre ces élèves et enseignants dans de bonnes conditions tel qu’en bénéficie l’enseignement général qui ne manque de rien : tables-bancs, salles de classes, tableaux, maîtres – (…). Ces enfants doivent avoir un avenir radieux au même titre que les autres jeunes du Sénégal qui sont dans l’école française”, a-t-il plaidé.
Le candidat à la présidentielle propose que l’État mette en place des formations en faveur des sortants de ces établissements coraniques pour qu’ils puissent embrasser les métiers de plombiers, menuisiers, électriciens, entre autres.
L’ancien Directeur des Domaines rappelle que ce sont des profils dont les entreprises ont besoin mais, ces métiers n’ont pas été formalisés. “Ce ne sont pas tous les ressortissants de ces écoles qui peuvent être maîtres coraniques à l’avenir. L’enseignement est une mission de service public (…) Il faut que l’État les encadre”, a-t-il affirmé.
Il assure qu’en prenant de telles dispositions, ce sera un moyen de lutter contre la mendicité.
Réforme du système d’enseignement professionnel
Selon le candidat à la présidentielle, il faut rémunérer les formateurs d’apprentissage des métiers. “Ils peuvent être payés par la mise en place d’une organisation, la fourniture d’outils de travail, la formalisation ou l’automatisation. Ce sont des mécanismes à mettre en place pour les corps artisanaux du Sénégal qui sont une niche de progression énorme”, a-t-il proposé.
En guise d’illustration, le prétendant au fauteuil présidentiel a cité l’atelier du mécanicien où le tôlier, le vulcanisateur, le peintre en carrosserie ou le tapissier sont formés.
Selon lui, l’État du Sénégal devrait arriver à formaliser ce genre de secteur et donner un diplôme à ces artisans après leur formation.
Préservation des ressources naturelles
D’après Mame Boye Diao, l’émigration clandestine est causée par l’exportation de nos ressources naturelles. “Si nos menuisiers n’ont plus de bois, c’est normal qu’ils aillent le chercher là où c’est vendu. De jeunes Sénégalais travaillent dans des usines de menuiserie en Turquie parce que notre bois est vendu là-bas ou en Chine. En retour, nous importons une valeur de plus de deux cents (200) milliards de meubles fabriqués dans ces pays. C’est pourquoi je ne condamnerai aucun jeune. Les jeunes ne vont rester dans le pays que lorsqu’on leur montrera que c’est possible d’y réussir”, a-t-il déclaré devant l’assemblée.
Concernant, la cordonnerie, El Hadji Mamadou Diao a déploré que les Chinois viennent copier les modèles de nos artisans et une fois rentrés, en fabriquent des milliers de paires qu’ils viennent nous revendre.
Mise en place d’une banque Nationale des femmes
“Dans chaque localité, les femmes s’organisent de sorte à mobiliser des fonds sans grands efforts grâce à des tontines. Elles ont le culte du travail. Dans chaque coin de rue, vous voyez des femmes tenir une table pour vendre des arachides, de l’eau ou des pastèques. C’est pourquoi je propose de mettre sur pied une banque nationale des femmes qui va les financer et en retour, elles devront rembourser. Beaucoup d’entre elles aimeraient évoluer dans la transformation de fruits et légumes. Cependant, elles n’ont pas les moyens”, a analysé l’ancien directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
El Hadji Mamadou a terminé en critiquant l’octroi des licences de pêche aux pays partenaires au détriment des pêcheurs locaux. Il propose la démocratisation de l’apprentissage des métiers de la pêche comme la pisciculture et l’octroi à grande échelle de licences de pêche industrielles pour les Sénégalais en les aidant à acquérir des bateaux de pêche.
Après avoir partout fustigé la tournée économique du premier ministre Amadou Ba qu’il qualifie de “précampagne”, tandis que les opposants sont interdits de rassemblement, El Hadji Mamadou Diao a finalement tenu une première rencontre avec de potentiels électeurs en vue des parrainages pour la prochaine présidentielle.