Un nouveau rebondissement a été enregistré dans l’affaire dite « Tabaski Ngom », du nom de l’ancien comptable particulier de l’APROSI, puis de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE), inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis le 23 janvier 2025 pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics, accès frauduleux dans un système informatique et entrave au fonctionnement d’un système informatique. En effet, sur les 766 millions de francs CFA en cause dans cette affaire, Tabaski Ngom avait soutenu avoir remis une partie de ces fonds à l’ancien ministre Moustapha Diop. Ce dernier, alors député à l’Assemblée nationale, avait vu son immunité parlementaire levée, ce qui avait permis au parquet financier de demander son inculpation et son placement sous mandat de dépôt.
Cependant, dans une ordonnance rendue récemment, le président du Collège des juges d’instruction en charge du dossier s’est déclaré incompétent pour poursuivre Moustapha Diop. Il estime que ce dernier, en sa qualité d’ancien ministre, relève exclusivement de la Haute Cour de Justice — une juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement. D’ailleurs, comme le rappelle le journal Libération, Moustapha Diop avait déjà été envoyé en prison par cette même juridiction, via sa Commission d’instruction, dans l’affaire des fonds Covid.
Le parquet financier, qui conteste cette position, a immédiatement interjeté appel. Le dossier a ainsi été évoqué ce mercredi devant la Chambre d’accusation, qui a finalement renvoyé l’affaire au 30 juillet pour statuer sur la compétence juridictionnelle.
Toujours selon Libération, cette affaire, aux ramifications multiples, implique d’autres personnalités. C’est le cas de Mor Guèye, opérateur économique, qui aurait réceptionné à travers deux de ses sociétés des montants détournés par une inspectrice du Trésor alors en service à la CRSE. Lui aussi est actuellement placé sous mandat de dépôt. Quant à Djim Momath Ba, ancien directeur général de l’APROSI et actuel maire de Nioro, bien qu’il conteste toute implication dans les faits, il a été cité dans le dossier par Tabaski Ngom. Pour éviter la détention provisoire, il a préféré consigner une caution de 90 millions de francs CFA, comme le confirment les sources judiciaires citées par Libération.
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