Les avocats de Madiambal Diagne ont saisi la Chambre d’accusation financière alors que les choses «bougent » du côté d’Interpol.
C’est la course contre la montre pour Madiambal Diagne annoncé en France depuis son départ spectaculaire du Sénégal, en passant par la Gambie, alors qu’il était attendu à la Division des
investigations criminelles (Dic). Selon nos informations, Interpol‐dont le siège du secrétariat général est à Lyon (France) a validé la demande d’arrestation, formulée par les autorités policières sénégalaises via son Bureau central national (Bcn) logé dans les locaux de la Direction de la police judiciaire (Dpj). Ce, en exécution du mandat d’arrêt international décerné, le 26 septembre 2025, par le président du Collège des juges d’instruction financier. Dans ledit mandat, décerné contre «Madiambalba Diagne»‐ son nom complet »‐, le magistrat instructeur demande aux pays destinataires de «procéder à l’arrestation et au rapatriement» du «journaliste et promoteur immobilier ».
Le mandat d’arrêt international repose sur l’information judiciaire ouverte contre Madiambal Diagne et autres pour association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics, blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé et par l’utilisation de facilité que procure l’exercice d’une activité professionnelle mais aussi complicité de ce chef. Elle fait suite au rapport
de la Centif daté du 27 novembre 2020 ‐donc sous l’ancien régime‐ sur ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Ellipse Project Ltd.
Cette évolution dangereuse pour leur client, qui peut être arrêté à tout moment, les avocats de Madiambal Diagne ont introduit, le 8 octobre, une requête aux fins d’annulation de mandat d’arrêt et d’actes subséquents devant la Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel de Dakar. Me Baboucar Cissé et Cie demandent à la
Chambre de «déclarer nul » le mandat d’arrêt décerné contre Madiambal Diagne ; de «déclarer nuls » les «actes ultérieurs pris par me magistrat instructeur » ; d’«ordonner la suppression de la notice rouge » visant Madiambal Diagne et «l’effacement de l’ensemble des données relatives à la personne » de Madiambal Diagne «et qui sont aujourd’hui encore traitées par Interpol ». Les avocats de Madiambal Diagne évoquent, entre autres motifs, une «violation de la loi et des droits de la défense ».
CMG, Libération

