Recevant son leader, la semaine dernière, Cheikh Oumar Hanne a assuré à Amadou Ba, tête de liste nationale de la coalition « Jam ak Njarin » que le « titre foncier » de son Ndioum natal lui sera remis au soir du 17 novembre. Les électeurs de cette commune du département de Podor auront alors fini, après la délibération législative, de lui en confier les clés. Le Fouta avait d’ailleurs été entièrement déclaré « titre foncier » de l’ancien président Macky Sall.
C’était au temps où le moteur apériste fonctionnait à plein régime. Farba Ngom, Abdoulaye Daouda Diallo et toute une cohorte de leaders foutanké avaient fini de dresser des actes notariés ou, plutôt, notabilisés, des différents villages de Podor et de Matam pour les « servir » à leur mentor. Le titre foncier, cependant, est un titre de propriété définitif et inattaquable. Le Fouta qui a voté Senghor, Diouf et Wade est-il une propriété de Macky Sall ? Que non ! Sous nos cieux, les fiefs politiques, c’est comme la tectonique des plaques. La géographie terrestre comme la géographie politique, ça bouge sans cesse.
Le pouvoir favorise les épanchements sentimentaux, mais l’après-pouvoir n’assure aucune garantie affective. Le meeting de Sonko à Matam, dans un stade en plus, est le signe le plus expressif de la mutation en cours du « titre foncier. »