Monsieur le Président du Conseil d’administration;
Monsieur le Directeur Général sortant;
Mes dames, messieurs les membres du Conseil d’administration;
Distingués hôtes;
Mes dames, messieurs, en vos rangs, titres et qualités.
Je voudrais tout d’abord rendre grâce à Dieu, le Tout Puissant et Maître des destins; adresser mes vives remerciements à mes familles : biologique, politique et professionnelle pour leur soutien indéfectible durant toutes les épreuves traversées et le long chemin parcouru.
Mes dames et messieurs,
Le 2 mai 2024, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE m’a nommé Directeur Général de la Société des Mines du Sénégal.
Je lui témoigne toute ma gratitude pour sa confiance envers moi.
Je mesure à sa juste valeur le poids de la responsabilité qui pèse sur mes épaules en tant que manager devant conduire les destinées de notre compagnie minière nationale.
C’est aussi pour moi le lieu de décerner une mention particulière au Premier ministre Ousmane SONKO pour tout le combat qu’il a mené, le projet qu’il a porté ainsi que la vision qu’il a défendu jusqu’à notre accession à la magistrature suprême.
J’en profite pour rendre un vibrant hommage à nos martyrs, blessés, prisonniers et exilés politiques; à tous les combattants de la liberté et de la démocratie.
Mes dames et messieurs,
Le sous-sol sénégalais regorge en son sein d’importantes ressources minières. Il s’agit d’immenses potentialités en substances minérales qui offrent des niches de création de richesses, d’emplois, d’infrastructures viables et d’un développement endogène et durable.
Des métaux précieux tels que l’or et le platine en passant par les minéraux lourds que sont le zircon, l’ilménite et le rutile, les minéraux stratégiques comme l’uranium, le lithium, la manganèse ou la bauxite, les métaux de base que sont le cuivre, le nickel, le plomb, le chrome et la barytine ; sans oublier le fer, les calcaires, les phosphates de chaux et d’alumine jusqu’aux matériaux de construction tels que le basalte, les grés et les sables dunaires, les pierres ornementales que sont le marbre et les granitoides ou encore les argiles céramiques ou industrielles et les sables siliceux pour la verrerie.
Pour valoriser ses substances, l’Etat du Sénégal a mis en orbite un cadre juridique incitatif qui a permis d’attirer de gros investissements dans le secteur minier. Tel est l’esprit du code minier du 26 août 1988 qui sera renforcé par celui du 24 novembre 2003.
En 2016, la révision constitutionnelle du 5 avril a apporté une innovation majeure en disposant que les ressources naturelles appartiennent au peuple.
Dans le même esprit, une nouvelle loi portant révision du code minier a été adoptée le 8 novembre de la même année pour introduire des dispositions favorisant une répartition équitable des revenus issus de l’exploitation minière entre l’Etat et les investisseurs.
Ainsi, aux termes de l’article 12 de ladite loi en son alinéa premier : « L’Etat peut entreprendre pour son propre compte, soit directement, soit par l’intermédiaire de sociétés ou de personnes physiques ou morales nationales ou étrangères, agissant seules ou en association avec des tiers, toutes opérations minières. »
C’est en application de cette disposition législative que la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN) a été créée par la loi n• 2020-31 du 6 novembre 2020.
Ayant en charge la gestion du patrimoine minier de l’Etat, la SOMISEN a été mise sur pied pour accomplir dix missions dont :
- La gestion de la participation de l’Etat dans les opérations minières;
- La commercialisation des produits miniers revenant à l’Etat;
- La détention, seule ou en association, de titres miniers aux fins de recherche et d’exploitation;
- La mise en œuvre des décisions et orientations de l’Etat en ce qui concerne la stratégie de ces sociétés minières;
- Participation aux négociations entre l’Etat et les sociétés dans lesquelles elle gère les participations de l’Etat et de toute autre société où cette participation est envisagée;
- L’examen de la situation économique et financière des sociétés concernées, les principaux programmes d’investissement et de financement, les projets d’acquisition ou de cession et toute question soumise aux organes de gestion et de surveillance de ces sociétés minières; entre autres missions.
Après sa naissance, la société, sur l’impulsion de son Directeur Général et suivant les orientations de son Conseil d’administration, a réalisé des études sur plusieurs projets dont la mise en œuvre pourra apporter des bonds significatifs dans la gouvernance du secteur minier.
Dans la foulée, elle s’est dotée d’un Plan stratégique dont l’objectif global est de « promouvoir, développer et contrôler l’activité minière en vue de mettre en valeur de façon responsable et durable le potentiel minéral au bénéfice de tous ».
Sous ce rapport, qu’il me soit permis de remercier le Directeur général sortant, Monsieur Ousmane CISSE ainsi que tout le personnel de l’entreprise ici présent pour le professionnalisme et le dévouement dont ils ont fait montre durant les trois (03) dernières années au service du Sénégal.
Toutefois, malgré les efforts colossaux consentis quotidiennement par les agents de la société, la SOMISEN fait face à de multiples difficultés dont les plus marquantes sont :
- La non effectivité des fonctions de représentation et de gestion des participations de l’Etat dans les entreprises minières;
- Le manque de ressources financières suffisantes pour bien réaliser les ambitieux programmes de recherche, de valorisation et d’exploitation de substances minérales qu’elle s’est fixée;
- L’absence de soutien politique de la part de sa tutelle technique et financière pour fonctionner conformément au rôle stratégique et aux objectifs économiques qui lui ont été assignés.
À cela s’ajoute, une gouvernance discutable du secteur minier qui fait ressortir plusieurs anomalies dont :
• La disparité cuisante entre la valeur de la production, les richesses créées par les entreprises et les revenus dont bénéficie l’Etat.
À titre d’exemple, pour l’année 2021, sur 1507, 7 milliards générés par la production minière, l’Etat et ses démembrements n’ont récoltés que 203,1 milliards soit 13% de la richesse créée ;
- La faiblesse de la part de l’Etat dans les concessions minières. À ce niveau, sur 12 conventions dont l’Etat détient des participations, il n’a que 10% de droits sur les 10, 15 % sur l’une d’entre elles ;
- Le non recouvrement d’une part importante des redevances minières dues à l’Etat;
- Le défaut de transparence dans les opérations minières;
- Le non-respect des droits humains, des règles de prévention et de protection de l’environnement, des conditions d’hygiène et de sécurité.
Face à ces nombreux défis, le PROJET porté par le Président de la République qui a bénéficié de la confiance de la majorité des sénégalais, se positionne en solution pour une réappropriation des ressources naturelles en vue d’un développement économique endogène et durable.
Notre vison repose sur un modèle économique endogène d’industrialisation par substitution aux importations. C’est pourquoi, les ressources minières du pays doivent favoriser l’essor d’une industrie dynamique et compétitive capable de générer une croissance durable, inclusive et créatrice d’emplois.
Notre pays ne doit plus exporter tous les minerais extraits de son sous-sol pour ensuite importer des produits finis issus de ces mêmes minerais.
Le bijoutier sénégalais ne doit plus prendre un avion, faire des milliers de kilomètres pour rallier Dubaï à la recherche de bijoux alors que l’or extrait ici à Kédougou quitte le pays pour être raffiné en suisse ou au Canada.
À ce niveau, la SOMISEN doit jouer un rôle en aval en mettant un focus sur un programme ambitieux de transformation des substances minérales. Par ailleurs, le PROJET mise sur la mobilisation des ressources endogènes pour le financement des politiques publiques. C’est dans cette optique que les ressources naturelles en général et les ressources minières en particulier doivent désormais devenir un important levier de financement de l’action étatique. Ainsi, la SOMISEN, en tant que compagnie nationale, doit devenir la locomotive de l’Etat-acteur de l’économie et partie prenante de l’exploitation de ses propres ressources. Sans verser dans l’autarcie, elle doit devenir le bras financier de l’Etat, son grenier, sa mine d’or et d’argent.
En somme, mon ambition est que la SOMISEN passe de société sous perfusion permanente de l’Etat à sa vache laitière qui fait entrer des centaines de milliards dans sa caisse.
Pour parvenir à ces objectifs, j’entends adopter un style de management participatif qui fédère l’ensemble de mes collaborateurs autour d’une vision commune partagée.
Dans un esprit d’équipe, je m’engage à gérer dans l’inclusivité et la transparence.
Dans la rigueur et la franchise, je compte diriger avec éthique et ouverture.
Avec dévouement et créativité, je mise sur une Gestion Axée sur les Résultats.
Je compte sur la mobilisation collective de tout le personnel pour faire de la
SOMISEN un exemple de gouvernance dans le secteur parapublic, un fleuron de l’économie nationale et un leader dans l’exploitation responsable et durable des ressources naturelles en Afrique.
Telle est ma vision !
Telle est l’ambition qui m’anime
En tant que jeune placé à la tête d’une société publique, je représente toute une frange de la population à travers tous les actes que je prends et le comportement que j’adopte. Je ne dois pas décevoir !
En choisissant un jeune à la tête de la SOMISEN, le Président de la République a opté pour la fraîcheur, la rupture, le renouveau, l’audace, le mouvement et la conquête.
Ayant toujours en mémoire la confiance du Président de la République et de son Premier ministre, les lourds sacrifices consentis par mes compatriotes pour l’aboutissement du PROJET, j’œuvrerai inlassablement pour le respect de nos engagements envers le peuple, devant Dieu et la nation.
Je vous remercie de votre aimable attention !