Manipulés, toujours manipulés, encore manipulés… mais ils ne nous auront pas. Oui, nous, Sénégalais, avons cette capacité de discernement. Nous savons distinguer le vrai du faux, le juste de l’injuste. Et même si nos choix sont parfois trahis, nous savons décider avec lucidité.
Cette fois-ci, notre décision a été celle d’une véritable rupture. Comme l’a dit le président Bassirou Diomaye, la rupture n’est pas un plat copieux et agréable. C’est un plat amer. Et c’est cette amertume qui pousse aujourd’hui certains à se rebeller : ceux qui, hier, jouissaient sans limite des privilèges du pouvoir et qui voient désormais les vannes fermées.
La récente déclaration d’Ousmane Sonko en est une preuve. Elle a encore été détournée de son sens. Certains parlent d’une fracture entre lui et le président Diomaye Faye, son compagnon de lutte. Leur rêve est de voir ce tandem s’effondrer. C’est pourquoi chaque mot, chaque virgule, chaque phrase est épiée, disséquée, instrumentalisée.
Ils espèrent trouver ce mot de trop qui, selon eux, annoncerait une rupture politique. Mais ils se bercent d’illusions.
Lorsque Sonko rappelle les circonstances qui ont conduit Diomaye à la présidence, il ne fait qu’énoncer la vérité. Et cette vérité ne dérange ni Diomaye ni les Sénégalais. Car chacun sait qu’il a fait confiance à un homme, à sa vision et à son intelligence stratégique. Si Sonko avait été mû par l’orgueil, il n’aurait jamais désigné un autre candidat. Il aurait accepté le report de l’élection présidentielle, comme le souhaitait Macky Sall, pour s’y présenter en décembre. Mais il a refusé. Il a préféré confier ce mandat suprême à un homme en qui il a une confiance totale. Et aujourd’hui, cet homme accomplit son devoir malgré les interprétations biaisées et malveillantes.
Quand Sonko évoque la crise d’autorité, il ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Qui oserait prétendre le contraire ? Dans ce pays, au nom d’une liberté mal comprise, certains se permettent tout, sans respect ni décence. Il a raison de rappeler cette réalité.
Il a également raison de recadrer certains ministres grisés par leur nomination. C’est son parti, son projet, son engagement. Lorsqu’il constate des dérives pouvant nuire à l’avenir de ce mouvement, il a le devoir d’alerter. Ce n’est pas un signe de division, mais un acte de responsabilité.
Il a raison, aussi, de dénoncer cette société civile sans légitimité véritable. Qu’est-ce que la société civile aujourd’hui ? Deux, trois, quatre personnes qui créent une organisation et s’autoproclament représentants du peuple. Souvent, c’est la voix d’une seule personne qui s’exprime au nom de tous. Pour quelle légitimité ? Avec quel agenda ? Ces structures n’existent parfois que pour capter des financements extérieurs. Elles détiennent même des documents sensibles susceptibles d’être utilisés à d’autres fins. Pour la sécurité nationale, il est légitime de se demander : qui leur donne cette autorité ? Qui les contrôle ? Et pourquoi les mêmes individus restent-ils à leur tête pendant des décennies ?
Tout le monde le sait, mais personne ne le dit.
Sonko a raison de remobiliser ses partisans, de rappeler à l’ordre certains responsables déjà gagnés par l’embourgeoisement, et de dénoncer cette crise d’autorité qui ronge l’État. Nous savons tous que Bassirou Diomaye aspire à être un président rassembleur, conciliant. Mais certains confondent patience et faiblesse.
S’ils pensent qu’ils réussiront à les diviser, ils se trompent lourdement. Ils peuvent toujours rêver. Ils peuvent toujours s’agiter. Mais jamais ils ne briseront cette détermination.
Les Sénégalais ont choisi la rupture. Et ils en seront à la fois les gardiens et les sentinelles.
PMD
OPINIONS LIBRES
