ENTRETIEN AVEC… ALIOUNE BADARA DAFFE DIRECTEUR D’AUTO ÉCOLE, CONSULTANT EN SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Quel a été votre parcours personnel pour accéder dans l’auto école ?
Alioune Badara Daffé :
C’est après trois émigrations ratées que je me suis lancé dans l’auto école par le biais de mon oncle, Momar Thiam. En effet, il a été le premier sénégalais a décroché la carte professionnelle. C’est toute une histoire qui m’a trop marqué. Je venais passer mes journées à l’auto école, après j’ai pris goût au travail. Pour dire vrai, l’expérience est toujours gravée et encrée dans ma mémoire. J’en profite pour penser à ma défunte mère. Aujourd’hui, j’ai bien compris le pourquoi de ses efforts et conseils. Je prie pour le repos éternel de son âme.
Quelles sont les compétences attendues pour exercer votre métier d’enseignant à la conduite automobile ?
Il faut avoir la conviction. La transmission de la connaissance est sacrée. Un bon formateur doit avoir une excellente compétence en communication et en pédagogie. Une attitude positive pour créer un environnement d’apprentissage le plus serein possible. En effet, la capacité d’évaluation n’est pas également exclue. Je lance un appel solennel au président de la République Diomaye Faye, pour l’encadrement des enseignants à la conduite de l’automobile. À reconnaître que tous les corps de métiers se retrouvent dans l’auto école. C’est une passerelle professionnelle.
Quelles sont les meilleures aventures que vous avez vécues depuis que vous êtes devenu formateur ?
C’était le 01 août 1985. Un jour mémorable. J’étais tellement pressé d’accueillir les candidats en classe. Je me rappelle, à la fin du cours, sur les régimes de priorités, mon oncle était tellement fier de moi. J’avais réussi mon baptême de feu grâce aux cours de correspondances que je faisais avec des partenaires. Dans cette promotion, il y avait un certain monsieur Ndoye, ingénieur en Électromécanique qui m’avait vraiment remarqué. Il me posait des questions au moment et après chaque séance. Et je l’avais expliqué également les péripéties de la chaîne cinématique. Quand il a eu son permis de conduire, il m’a remis une enveloppe d’argent avec des mots très tendres.
Quels conseils donneriez vous aux jeunes formateurs ?
Dans tous les secteurs d’activités, chaque personne doit se forger une personnalité envers ses collaborateurs. En effet, le jeune formateur doit avoir cette sensibilité et ce mental pour répondre aux attentes des demandeurs du permis de conduire. Il ne faut jamais être le sujet d’un apprenant quel que soit son statut social. L’enseignant à la conduite de l’automobile est un élément précurseur de la sécurité routière.
Avez vous une autre passion harmonieuse à part l’auto école ?
Je suis musicophile. J’ai fait quelques piges de management à côté de l’artiste Mapenda Seck de plus de 40 ans. Je garde toujours de bons souvenirs avec des musiciens comme Mbaye Dieye Faye, Salam Diallo, Jules Gueye, Assane Ndiaye et le défunt Thione Ballago Seck. Nous avions partagé des moments inoubliables. À l’époque, on avait une boîte de nuit qui appartenait à mon oncle, Amadou Siby Faye. J’étais tellement attaché de venir les soirs pour gérer la boîte avec mon cousin, Cheikh Niani. C’etait un endroit où plusieurs mélomanes venaient pour se divertir.
Comment imaginez vous voir votre métier dans 5 ans ?
Je vois une régénération totale du métier. La technologie a évolué, la nouvelle génération a pris conscience des enjeux. Les jeunes ont maintenant cette chance de faire valoir leur savoir-faire dans le secteur du transport. D’ici quelques années, le niveau de l’enseignement sera très élevé. Les jeunes formateurs les plus intelligents seront au rendez-vous, pour répondre aux attentes des autorités. Ils vont revaloriser le travail, si les moyens sont mis à leurs dispositions…
Propos recueillis par Mamadou Yaya SOUARÉ


