Le gouvernement a mis en demeure, lundi, les meuniers qui ont décidé d’arrêter la production de farine, de poursuivre leurs activités dans le respect des prix nouvellement arrêtés.
”Le gouvernement met en demeure les meuniers de poursuivre les activités de productions dans le respect des prix nouvellement arrêtés, à défaut il prendra toutes ses responsabilités sans exclure aucune option afin d’assurer l’approvisionnement correcte du marché et régulier’’, a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie.
L’Association des meuniers et industriels du Sénégal (AMIS) a annoncé un arrêt de la production de la farine afin de marquer son désaccord suite à la réduction du prix de la baguette de pain décidée par le gouvernement.
”Le gouvernement de la République du Sénégal condamne fermement cette attitude’’ de l’association des meuniers industriels du Sénégal (AMIS) qui, de façon inattendue, a contesté ‘’les mesures prises sur la farine’’, a dit le ministre du Commerce et de l’Industrie qui avait à ses côtés le Secrétaire général du gouvernement.
Serigne Guèye Diop s’exprimait au cours d’une conférence de presse sur la baisse des prix de la farine. Selon lui, les meuniers ont décidé de ‘’suspendre la production et les ventes de farines boulangère avec l’objectif de compromettre l’approvisionnement des ménages en pain’’.
La baisse des prix résulte, a t-il expliqué, d’une série de concertations sur la période du 30 avril au 20 juin 2024 et à l’issue de laquelle, des mesures ont été annoncées et validées lors de la réunion du Conseil national de la consommation (CNC) en présence de 200 participants.
Le ministre a renseigné que ‘’la détermination des nouveaux prix de la farine de blé résulte d’analyses techniques et rigoureusement fondées sur une structuration des prix adossée à l’évolution des coûts du marché international ainsi qu’à l’actualisation des autres charges’’.
D’après lui, les analyses effectuées par les services compétents ont montré qu’il existe des écarts importants sur les coûts d’approvisionnement des meuniers avec des coûts CAF (coût, assurance, fret) pouvant varier de 241 euros soit 150 mille francs CFA à plus de 300 euros soit 200 mille francs CFA, la tonne.
‘’Assurer un approvisionnement correct et régulier du marché’’
Selon Serigne Guèye Diop, les analyses montrent que des ‘’surévaluations des charges’’ sont faites par les entreprises de minoteries laissant refléter ‘’des pratiques commerciales douteuses assimilables à des actes anormaux de gestion’’.
‘’Sur la période de mars à juin 2024, il est apparu que la subvention ne dépasserait pas 225 francs CFA par sac de 50kg. Sur la base des coûts à des termes projetés en fin 2024, les calculs font ressortir un cout du sac aux alentours de 15 200 francs CFA’’, a-t-il avancé.
Il estime que si l’Etat devait subventionner les entreprises de minoterie, cela ne dépasserait pas 882 francs CFA par sac de 50 kg.
Serigne Guèye Diop a ajouté que ”l’examen des états financiers de ces sociétés fait ressortir que les activités de minoterie sont notablement rentables avec, en 2023, des chiffres d’affaires de 110 milliards et des bénéfices variant de 2 milliards à 14 milliards francs CFA’’.
Le gouvernement qui a mis fermement en demeure les meuniers de poursuivre les activités de production de farine, dans le respect des prix nouvellement arrêtés assure qu’à défaut, il prendra toutes ses responsabilités, ‘’sans exclure aucune option, afin d’assurer un approvisionnement correct et régulier du marché’’.
‘’Des évaluations sont en cours pour prendre en charge les préoccupations liées aux stocks. Enfin, au regard des pratiques commerciales douteuses susvisées, l’Etat entreprendra des missions de vérification au niveau des minoteries’’, a dit le ministre.
APS