Tenu en échec à domicile par Dunkerque (0-0), vendredi, pour la 38e et dernière journée de Ligue 2, le SCO Angers a tout de même validé sa remontée en Ligue 1, effaçant le traumatisme d’une saison 2022/2023 cauchemardesque dans l’élite.
Avec 68 points, les Angevins, dauphins d’Auxerre (74 pts) qui a fêté son titre de champion de France en dominant Concarneau (4-1), devancent de trois points Saint-Etienne, battu à Quevilly-Rouen (2-1), alors qu’il tenait la deuxième place au soir de la 36e journée.
Mais la montée du SCO, qui a figuré 24 journées sur 38 dans les deux premières places, n’a rien d’usurpée.
Peu de monde aurait parié sur un tel rebond pour un club en ruines il y a moins d’un an, après une saison marquée par 28 défaites en 38 journées, l’un des tristes records battus ou égalés par Angers.
Hors du terrain, les déboires judiciaires de son président Saïd Chabane, condamné à deux ans de prison dont un ferme pour agressions sexuelles en mars — il a fait appel –, et dans l’attente d’un autre jugement, attendu le 28 mai, dans une affaire où 18 mois avec sursis ont été requis à son encontre, pour complicité d’exercice illégal de la profession d’agent, avaient aussi plombé l’ambiance.
« Une histoire de hauts et de bas »
« 80% de notre groupe cette année était là l’an dernier. C’est-à-dire qu’ils ont vécu un véritable traumatisme. Du caractère, ils ont dû en faire preuve pour pouvoir réaliser la saison qu’on est en train de vivre aujourd’hui », avait reconnu, mercredi, l’entraîneur Alexandre Dujeux qui avait terminé l’exercice précédent et était chargé de l’opération reconquête.
Et que dire de sa force de caractère à lui, qui a perdu sa femme en décembre dernier, d’une longue maladie, trouvant dans le football un exutoire à sa peine ?
« Ici, j’ai un fil conducteur, des responsabilités. J’ai un groupe que j’aime, des joueurs que j’aime, un club que j’aime. J’ai envie de continuer par rapport à ça. Et moi, ça va m’apporter beaucoup, dans l’idée de ma reconstruction », avait-il expliqué à Ouest-France, début janvier.
Sur le terrain, la banderole déployée au début du match par le Kop de la Butte, le principal groupe de supporters angevins — « Une histoire de haut et de bas, mais notre coeur battra toujours pour toi » — a trouvé tout son sens.
« C’est sûr que le discours au début de saison, c’était le maintien. Déjà, assurer le maintien. Après, c’est comme tout le monde. On voit au fur et à mesure de la saison, si on joue les premiers rôles, le discours peut vite changer », a souligné le défenseur central Abdoulaye Bamba.
De la nervosité à la délivrance
Angers a dû même attendre la quatrième journée de Ligue 2 pour enregistrer son premier succès… à Dunkerque (1-0), comme un signe.
Avec six victoires lors des sept rencontres suivantes, Angers se place dans la course à la montée et a viré en tête à mi-parcours avec 40 points en 19 journées.
« Sur les deux derniers mois de l’année 2023, on sentait quelque chose. On n’avait pas des certitudes, mais (…) on se disait qu’il y avait peut-être quelque chose à faire », avait raconté le coach.
La suite a été moins brillante et Saint-Etienne, 7e à 12 longueurs à la trêve, a fondu sur le SCO pour prendre la deuxième place à la 35e journéee, avant de la perdre au finish.
La dernière soirée a été au diapason avec un match gagné progressivement par la nervosité face à la résistance de Dunkerque, qui se sauve (16e) juste devant les quatre relégués Troyes, Quevilly-Rouen, Concarneau et Valenciennes.
La défaite des Verts a permis au stade Raymond-Kopa de scander « On est en Ligue 1 ! on est en Ligue 1 ! », scellant la réconciliation entre le club et un public qui l’avait boudé ces deux dernières années.