Le bureau de l’Assemblée nationale a validé ce mardi la procédure de destitution d’Emmanuel Macron déposée par une partie des députés du Nouveau Front Populaire. Alors que la France attend son nouveau gouvernement depuis deux mois, le NFP estime que le chef de l’État mène un « coup de force antidémocratique ». Toutefois, cette procédure n’a quasiment aucune chance de réussir.
Le bureau de l’Assemblée vient d’achever sa réunion et c’est désormais confirmé : la proposition de résolution visant à destituer Emmanuel Macron va continuer son chemin dans la chambre basse. Le NFP ayant la majorité dans le bureau, le vote est passé à 12 voix contre 10.
C’est donc un moment inédit sous la 5e République car jamais une procédure de destitution n’était allée aussi loin. Il y a 10 ans, une proposition déposée par la droite contre François Hollande avait été repoussée dès l’étape du bureau.
Mais cette destitution, selon toute vraisemblance, n’aura pas lieu car le chemin pour faire appliquer l’article 68 de la Constitution est semé d’obstacles quasiment insurmontables. Il faudrait que les deux tiers des députés puis des sénateurs votent en faveur de la résolution avant que la Haute cour de la République qui réunit 11 députés et 11 sénateurs ne se prononce.
Or, la plupart des groupes à l’Assemblée y sont opposés, y compris au sein même du Nouveau Front Populaire. Les socialistes ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas en faveur du texte. Pour l’instant, il doit aller devant la Commission des lois de l’Assemblée où la gauche et les écologistes n’ont pas la majorité.
Il s’agit donc davantage d’une bataille médiatique que d’un véritable enjeu institutionnel « mais c’est l’occasion de mettre le départ anticipé d’Emmanuel Macron dans le débat public », juge un dirigeant de la FranceInsoumise.
RFI