Une commission d’enquête indépendante du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies a accusé Israël de commettre un “génocide” dans la bande de Gaza, dans un rapport présenté mardi à Genève (Suisse), peut-on lire sur le site ”ONU Info”.
Le document, présenté par la Sud-Africaine Navi Pillay, relève qu’”il est clair qu’il existe une intention de détruire les Palestiniens”.
“La responsabilité de ces crimes atroces incombe aux plus hautes autorités israéliennes qui ont orchestré une campagne génocidaire depuis près de deux ans maintenant, avec l’intention spécifique de détruire le groupe palestinien à Gaza”, renseigne le portail internet de l’ONU qui cite la Sud-Africaine Mme Pillay.
Le texte évoque notamment la “responsabilité de hautes autorités israéliennes”, en l’occurrence le président Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
Selon le rapport, Israël a commis “quatre des cinq actes constitutifs de génocide” définis par la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide.
“Chaque jour d’inaction coûte des vies et érode la crédibilité de la communauté internationale”
La Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU cite parmi ces actes “des tueries, des atteintes graves à l’intégrité physique et mentale, l’imposition de conditions de vie visant à détruire la population palestinienne en tout ou en partie, ainsi que des mesures destinées à empêcher les naissances”.
Les enquêteurs ont également dénoncé un nombre “sans précédent” de Palestiniens tués, dont des enfants directement ciblés, le siège imposé au territoire palestinien.
Ils ont aussi déploré “la famine provoquée par le manque d’assistance humanitaire, la destruction systématique du système de santé et de l’éducation, ainsi que les violences sexuelles, des obstructions à l’entrée de l’aide humanitaire” dans la bande de Gaza.
Les enquêteurs reprochent également à Tel Aviv d’avoir commis des “actes systématiques de violence sexuelle et sexiste, d’avoir directement pris pour cible des enfants, d’avoir mené des attaques systématiques contre des sites religieux et culturels, et d’avoir ignoré les ordonnances de la Cour internationale de justice”.
Ce rapport de 72 pages de la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme n’est, toutefois, pas une position officielle de l’ONU qui se garde, pour le moment, d’utilisé le mot “génocide”, indique-t-on.
”La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves évidents de génocide apparaissent, l’absence d’action pour y mettre fin équivaut à de la complicité”, a conclu Navi Pillay.
Elle souligne que “chaque jour d’inaction coûte des vies et érode la crédibilité de la communauté internationale”
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté le 12 septembre dernier, la “Déclaration de New York” réaffirmant la solution à deux Etats mais excluant toutefois le Hamas.
un rapport biaisé et mensonger, selon Israël
Le Hamas, acronyme de “Harakat al-Muqawama al-Islamiya” (Mouvement de la résistance islamique), est une entité politico-militaire palestinienne fondée en 1987. Il contrôle la bande de Gaza depuis 2007.
Israël a immédiatement réagi au rapport de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la bande de Gaza le qualifiant de génocidaire.
Son ministère des Affaires étrangères, Gideon Saar, a “catégoriquement rejeté” ce rapport, dit-il; “biaisé et mensonger” des enquêteurs du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
Dans la nuit de lundi à mardi, Gaza a été cible d’une “opération de grande envergure”, selon M. Netanyahu dont les propos sont repris par des médias du pays.
Des bombardements et des tirs de l’armée israélienne ont fait au moins 38 morts, selon l’agence de presse palestinienne WAFA citée par l’AFP.
