En Guinée, Mamadou Cifo Kè Touré a été condamné ce 17 mai 2024 à trois mois de prison avec sursis. Le porte-parole des sinistrés de l’explosion du dépôt de carburant de Kaloum, le centre-ville de Conakry, était poursuivi pour diffamation envers l’État guinéen. Il a toujours accusé les autorités d’avoir abandonné les victimes à leur sort, cinq mois après la destruction de leurs domiciles soufflés par l’explosion. Il avait été arrêté en début de semaine et présenté à un juge le 16 mai.
Mamadou Cifo Kè Touré est donc reparti libre mais coupable de diffamation. Une diffamation qui porterait sur des propos tenus par enseignant dans le média Djoma TV où il accusait les autorités guinéennes de « banditisme d‘État » et de « mensonge d‘État » dans leur gestion de la crise vécue par les victimes de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures du quartier Coronthie, de Kaloum.
Ce n’est que la semaine dernière que le Premier ministre de Guinée, Bah Oury, annonçait une enveloppe de 860 000 euros pour subvenir aux besoins des sinistrés. Une aide rejetée par le collectif de victimes dont Mamadou Cifo Kè Touré est le porte la parole.
Son avocat annonce qu’il va faire appel
Son avocat, Maître Mory Doumbouya, dénonce un verdict dicté politiquement et annonce que son client compte faire appel de cette décision.
Pour rappel, le professeur des écoles avait été arrêté par la gendarmerie juste à la sortie d’un cours dans une école primaire, sous le regard médusé de ses élèves qui ont brièvement affronté les forces de l’ordre et manifesté le lendemain en soutien à leur professeur.
Rfi