La décision du président de remplacer le général Souleymane Kandé par le général Magatte Ndiaye à la tête de l’État-major de l’armée de terre, tout en affectant Kandé au poste d’attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à New Delhi, semble discutable pour plusieurs raisons.
Premièrement, le général Kandé possède une expérience significative et a accompli des missions cruciales, notamment contre les bases du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Ses prouesses militaires et sa connaissance approfondie des dynamiques de sécurité dans la région du Sud sont des atouts précieux pour l’armée sénégalaise. En le rétrogradant à un poste d’attaché militaire, on prive l’armée de son expertise stratégique en interne.
Deuxièmement, la décision de le nommer attaché militaire, un poste perçu comme moins prestigieux, peut être vue comme une forme d’humiliation et une sanction non justifiée. Il est essentiel de reconnaître et de valoriser les états de service et les compétences des officiers supérieurs, non seulement pour leur motivation personnelle, mais aussi pour le moral général des troupes. Un officier de son rang et avec ses états de service pourrait légitimement prétendre à un poste d’ambassadeur, qui correspond mieux à son grade et à son expérience.
Enfin, en termes de diplomatie et de représentation internationale, placer un général de la trempe de Kandé dans un rôle subalterne pourrait envoyer un message de mauvaise gestion des ressources humaines au sein des forces armées et des services diplomatiques du Sénégal. Cela pourrait également affecter la perception des alliés et partenaires internationaux sur la manière dont le Sénégal traite ses militaires les plus expérimentés.
Le président aurait tout intérêt à reconsidérer cette décision et à reconnaître pleinement les mérites et l’expérience du général Souleymane Kandé, en lui offrant un poste à la hauteur de ses qualifications, tel que celui d’ambassadeur. Cela non seulement valoriserait ses contributions passées mais également renforcerait la confiance au sein des forces armées et la perception du Sénégal sur la scène internationale.
Alassane Hott, CEO HOT-ACTU

