Le journaliste Mamadou Thior reconnaît que les médias fondamentalement doivent payer des impôts

Le journaliste Mamadou Thior est formel. Ceci, sur le modèle des médias sénégalais qui, selon lui, pose problème. D’autant plus que, dit-il, les entreprises de presse souffrent dans leur majorité entre celles qui peinent à payer les salaires et d’autres qui ferment.

Ainsi, le président du Conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) appelle à adopter et à appliquer la nouvelle loi sur la publicité. A l’en croire, cela permettra aux entreprises publiques de donner une partie de la publicité aux médias privés: «La loi sur la publicité date des années 1980. Il y a une nouvelle loi dans le circuit qui n’a pas encore été adoptée. Si elle est adoptée avec les amendements du monde des médias, cela peut être une première solution. A titre d’exemple, les médias du service public à savoir, RTS, APS et Le Soleil auront un financement public et pourront se délester de la publicité jusqu’à 80 voire 90% », a exposé Mamadou Thior, ce dimanche, sur I radio. Il soutient que toute cette manne que la RTS captait peut profiter aux médias privés si les gens sont créatifs.

Pour la deuxième solution, le président du Cored veut le fonctionnement du Fonds d’appui et de développement (Fad) de la presse. D’après lui, il est temps de rompre avec les montants modiques reçus dans le cadre de l’aide à la presse. «Aujourd’hui, si Emedia veut investir et agrandir, il peut se rapprocher du fonds qui peut servir de garantie pour lever des financements au niveau d’une banque. Malheureusement, il n’est pas encore opérationnel. Nous avons dit au ministre de la Communication qu’il est temps que ce fonds, qui en est à sa troisième année d’existence, soit opérationnel. Ce mécanisme peut aider beaucoup de médias à traverser les périodes difficiles présentement», a-t-il indiqué

«L’amnistie fiscale n’est pas une bonne solution»

Par ailleurs, Mamadou Thior a relevé 3 à 4 amnisties fiscales en faveur de la presse. Donc, il estime que ce n’est pas une bonne solution. «Il faut réfléchir sur une bonne solution qui permettra aux entreprises de presse d’être à flot une bonne fois pour toute et bien jouer leur rôle de service public. Les autorités doivent comprendre qu’on soit du public ou du privé, elles doivent faire preuve de compréhension à travers beaucoup de facilités envers les médias», dira t-il.

Toutefois, il reconnaît que «les médias fondamentalement doivent payer des impôts parce que même la maman qui vend des cacahuètes dans le coin paie des impôts». Maintenant, le journaliste considère qu’il peut y avoir des mécanismes assez souples pour étaler le paiement. «Il faut des discussions pour avoir des solutions pérennes parce qu’il ne sert à rien d’avoir des solutions qui sont cosmétiques et qu’après le problème revient» a-t-il fait remarquer.

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