Les Mauritaniens ont commencé à voter pour choisir entre le changement ou la continuité incarnée par le président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a réussi à contenir la propagation terroriste à la différence de ses voisins sahéliens.
Face à lui, six candidats se présentent au scrutin et promettent la première véritable alternance démocratique dans ce vaste pays désertique d’environ 4,9 millions d’habitants qui a connu une multitude de coups d’Etat de 1978 à 2008, avant de vivre en 2019 sa première transition entre deux présidents élus depuis l’indépendance vis-à-vis de la France.
Les résultats devraient commencer à tomber samedi dans la soirée et être annoncés officiellement dans la journée de dimanche ou lundi.
A Nouakchott la capitale, deux petites files d’électeurs se sont formées devant une école du centre-ville avant le début du vote, prévu de 07H00 GMT à 19H00 GMT.
“Je suis venu accomplir mon devoir civique pour parachever le processus démocratique entamé il y a quelques décennies”, a dit à l’AFP Mohamed Salem M’Seika, 50 ans. Un autre électeur, Kertouma Baba, 26 ans, “souhaite du progrès dans l’éducation et pour la jeunesse”.
Les observateurs estiment que M. Ghazouani a des chances de l’emporter dès le premier tour. S’il y a un deuxième tour, il aura lieu le 14 juillet.
La campagne s’est globalement déroulée dans le calme.
Le président sortant se présente comme le garant de la stabilité de ce pays qui n’a plus connu d’attaque sur son sol depuis 2011 alors qu’elles abondent au Mali proche et au Sahel.
Depuis le début de la campagne qui l’a vu sillonner toutes les régions du pays, le chef de l’Etat promet “une victoire éclatante dès le premier tour”.
Son effigie, barrée du slogan “le choix sûr”, s’affiche partout à Nouakchott et dans tout le pays, et contraste avec les moyens déployés par les autres candidats. Les tentes où les militants se retrouvent pour faire campagne de manière festive sont presque toutes dressées à son honneur.
M. Ghazouani a fait de l’aide aux plus démunis et à la jeunesse ses chantiers prioritaires. En Mauritanie, les moins de 35 ans qui représentent plus de 70% de la population, partent de plus en plus vers l’Europe ou les Etats-Unis, poussés par l’espoir d’avoir une vie meilleure.