Le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) devient le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA). Il sera dirigé par le chef du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), groupe armé du Nord membre de cette coalition, Bilal Ag Acherif. Un changement de nom qui correspond également à une redéfinition des objectifs.
Lors de sa création en 2021, le CSP-PSD rassemblait les mouvements indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et les groupes pro-gouvernementaux de la plateforme. L’heure était à l’entente et à l’application de l’accord de paix signé en 2015 avec l’État malien.
Depuis, l’accord a été rompu et la guerre a repris dans le Nord du Mali. Certains groupes ont repris les armes contre l’armée malienne, d’autres ont rallié les autorités maliennes de transition.
« Notre principal objectif, c’est la défense du peuple de l’Azawad »
Actuellement réunis dans un lieu tenu secret, pour des raisons de sécurité, les chefs rebelles ont donc dissous la CMA et la Plateforme, ainsi que le CSP-PSD qui les rassemblait. Une sorte de mise en conformité avec le contexte actuel : le nouveau CSP-DPA rassemble sous sa bannière tous les groupes armés du Nord en guerre contre l’État malien.
« Notre principal objectif, c’est la défense du peuple de l’Azawad contre l’armée malienne et Wagner », explique Mohamed El Maouloud Ould Ramadane, porte-parole du nouveau CSP-DPA, « ces criminels qui appliquent la politique de la terre brûlée contre nos communautés, qui ne font pas la différence entre la population, les mouvements… Ils tirent sur tout ce qui bouge, et la première victime, ce sont les populations de l’Azawad. »
L’indépendance des régions du Nord, que les rebelles désignent sous le nom d’Azawad, sera-t-elle un objectif officiel ? Les groupes armés indépendantistes, qui avaient abandonné cette revendication après la signature de l’accord de paix, aujourd’hui rompu, sont clairement les plus nombreux au sein de la nouvelle coalition, mais certains de ses membres ont cependant toujours soutenu l’unité de l’État malien. À ce stade, le débat n’est pas tranché.
RFI