Le 10 septembre, j’ai pris la décision de rendre publique une opinion que j’avais longtemps partagée, en privé, avec plusieurs responsables du parti et certains collaborateurs à la Présidence.
Dieu est témoin: si ce n’était pas le seul moyen de me faire entendre sincèrement, je ne me serais jamais résolue à publier ce texte sur Facebook. Mon intention n’a jamais été polémique. Elle s’inscrit dans une démarche constructive, fidèle à ma conviction profonde en la liberté d’expression et en la critique utile.
Mon propos n’était rien d’autre qu’un diagnostic lucide des dysfonctionnements internes de notre parti, notamment sur la faible implication des jeunes et des militants sincères dont le seul désir est de servir.
Une organisation politique, comme toute structure humaine, doit être capable d’écouter les voix qui alertent sur ses failles. Mais au lieu de s’attarder sur le fond de ma réflexion et d’en débattre, la réponse fut une sanction: ma mise à l’écart. Si l’on considère mes propos comme une faute justifiant mon limogeage, alors je m’attends également à être déchargée de ma fonction de secrétaire générale adjointe de la JPS. Car ma démarche n’avait pour but que de pointer les négligences dans la valorisation des ressources humaines de notre parti.
Mon intention n’a jamais été de nuire ni de fragiliser l’institution où je sers.
Je n’ai jamais cherché à imposer quelque nomination que ce soit. La Jeunesse Patriotique du Sénégal (JPS) s’est toujours distinguée par son patriotisme désintéressé et son engagement sincère, loin de toute quête de récompense.
Certains commentaires m’ont surpris, car beaucoup n’ont pas compris le sens véritable de mon texte. Notre leader, Ousmane Sonko, nous a enseigné le sacrifice et l’abnégation. C’est cette leçon que nous avons suivie, massivement et avec loyauté, dès la création de PASTEF.
Le patriotisme coule dans nos veines, mais il ne nous rend pas aveugles. Et c’est ce que j’ai réaffirmé, avec franchise, lorsque le cabinet m’a convoqué. Car, au lendemain de la publication de mon texte, le 11 septembre, j’ai été convoquée, puis à nouveau convoqué, au même titre que tous les autres chargés de mission, le 12 septembre.
Trois semaines plus tard, j’ai reçu la notification de mon limogeage, datée du 12 septembre, le même jour où tous les chargés de mission avaient été convoqués.
Je ne cacherai pas ma déception d’avoir été limogée pour avoir exprimé, dans un parti qui prône la démocratie interne et la liberté de parole, une opinion sincère.
Mais, comme le laisse croire François Hollande dans les leçons du pouvoir, les hommes et femmes de convictions, de poigne, et d’intelligence sociale fine doivent être les meilleurs alliés des dirigeants.
Et Max Weber nous le rappelle dans le savant et le politique : la seule loyauté véritable, c’est celle envers le peuple.
Je tiens à remercier le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, pour la confiance qu’il m’a accordée en me nommant chargée de mission.
Un limogeage n’éteint pas les convictions, n’interrompt pas l’engagement, et ne freine pas une carrière. (Fa inna ma‘a al-‘usri yusrā)
Aujourd’hui plus que jamais, je reste déterminée à poursuivre mon combat militant au sein de PASTEF, pour un Sénégal juste, souverain et prospère.
Je remercie du fond du cœur toutes celles et ceux qui, sans même me connaître, ont pris la peine d’écouter, de comprendre et de me soutenir. Vos messages, vos appels et vos publications m’ont profondément touchée. Ils rappellent combien il est essentiel de renforcer le capital de sympathie du parti et de respecter les militants qui s’investissent avec loyauté.
Continuons ensemble à œuvrer pour le triomphe du projet national, car en 2029, nous serons tous comptables du bilan. Nous nous sommes battus pour porter un homme au pouvoir sur la base d’une vision collective, et non d’ambitions personnelles. J’ai toujours été, je suis, et je resterai loyale, car nous marchons sur le chemin d’un projet à la fois réaliste et réalisable. J’y apporterai ma contribution autant qu’il le faudra, comme je l’ai toujours fait jusqu’à présent.
Salimata Dieng
Adjointe Secrétaire général national de la JPS

