La circulation a été fortement perturbée sur plusieurs grandes artères de la ville de Thiès où de nombreux commerces ont également baissé rideaux, vendredi, lors de manifestations d’une ampleur que la Cité du rail n’avait pas connue depuis longtemps.
Les policiers qui avaient déjà devancé les manifestants à la Promenade des Thiessois où ils s’étaient donné rendez-vous, les ont dispersés à coups de grenades lacrymogènes.
Les protestataires, opposés au report de l’élection présidentielle, ont alors érigé des barrières et brûlé des pneus sur plusieurs voies menant à la Promenade des Thiessois et ailleurs dans la ville, comme au rond-point Concorde et aux alentours du marché central.
Les voies traversant le marché central de Thiès ont été bloquées. La police ayant pris position sur les deux ronds-points, situés de part et d’autre du passage à niveau à l’entrée du marché, affrontait des manifestants qui étaient sur la route de Diakhao.
Du fait des grenades lacrymogènes, le marché s’était vidé d’une bonne partie de ses commerçants, ceux qui sont restés ne pouvant plus travailler correctement.
Sur l’avenue Caen, les véhicules et les motos parvenaient à peine à serpenter entre les blocs de pierre posés sur la chaussée.
“Nous avions appelé l’ensemble des forces vives qui sont à Thiès à une manifestation pacifique à la Promenade des Thiessois”, a dit à l’APS Ousmane Diagne maire de Thiès ouest, responsable de la coalition Diomaye président. Il a déploré le fait que la police ne leur a pas laissé le temps de se rassembler.
“La police aurait pu nous laisser manifester, comme cela a été le cas dans d’autres localités du pays. Il n’y avait pas lieu de lancer des grenades lacrymogènes sur les manifestants”, a-t-il regretté.
“Le Sénégal a été longtemps présenté comme une exception démocratique, mais aujourd’hui, on est la risée du monde à cause de la décision que le président a prise” de reporter l’élection, a-t-il dit, invitant le chef de l’État à “revenir sur (sa) décision” pour que la présidentielle se tienne le 25 février.
Dans ce contexte de tension, le maire a rencontré, à la Promenade des Thiessois, Pape Amadou Ndiaye, ministre en charge des transports ferroviaires et responsable local de l’APR (pouvoir) qui circulait à vélo.
Les deux responsables politiques ont échangé des amabilités.
Papa Amadou Ndiaye a relevé qu’ “en démocratie, tout le monde est libre d’exprimer ses opinions, mais sans détruire les biens publics”.
Il a souligné la nécessité de préserver les biens publics. Plusieurs personnes ont été arrêtées, dont Saliou Ndiaye de Y en a marre, a rapporté le maire Ousmane Diagne, non sans demander leur libération “dans les plus brefs délais”.