Après le Royaume-Uni, le Canada a suspendu 30 permis de vente d’armes à Israël et a annulé un contrat avec une société américaine pour la vente à l’armée israélienne de munitions fabriquées au Québec.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que son gouvernement ne permettra pas que des munitions fabriquées au Canada – en l’occurrence par la branche canadienne de la société américaine General Dynamics – soient vendues ou expédiées à d’autres pays en vue d’être revendues à Israël.
La vente d’armes canadiennes à partir d’un pays intermédiaire pour les revendre à Israël a été une pomme de discorde. Mme Joly a indiqué que ce type de transaction commerciale, comme celle de General Dynamics, est expressément interdit.
“Nous n’accepterons pas que des armes, ou des pièces d’armes, soient envoyées à Gaza, sous quelque forme que ce soit. C’est tout. La manière dont elles sont envoyées et l’endroit où elles sont envoyées n’ont aucune importance. Par conséquent, ma position est claire, la position du gouvernement est claire, et nous sommes en contact avec General Dynamics”, a-t-elle affirmé.
Satisfaction du Conseil national des musulmans canadiens
Cette annonce a été accueillie avec satisfaction par le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), la plus grande organisation de défense des musulmans au Canada.
“La ministre Joly a fait passer un message clair en déclarant que la politique du Canada sur l’interdiction des armes à destination d’Israël restait en place”, a posté le NCCM sur X. “Elle a laissé entendre sans ambages que le gouvernement du Canada n’était pas favorable à l’utilisation d’une quelconque échappatoire en rapport avec la récente proposition de vente d’explosifs par General Dynamics”.
Le Centre pour les affaires israéliennes et juives a estimé en revanche que les propos de Mme Joly annonçaient “un changement inquiétant” dans la politique du gouvernement canadien, a rapporté le journal Globe and Mail.
Dernièrement, c’est le Royaume-Uni qui avait annoncé le 2 septembre qu’il suspendait certaines exportations d’armes vers Israël, invoquant un “risque évident” que ces armes soient utilisées dans le cadre d’une violation grave du droit humanitaire international.