Dès vendredi, les autorités ont annoncé une restriction d’Internet peu après l’attaque israélienne sur le pays, occasionnant des perturbations. Ces dernières ont pris une ampleur inédite, mardi dans l’après-midi. Attaque informatique, comme l’ont affirmé certains médias iraniens ou tour de vis supplémentaire, ainsi que l’a annoncé Fatemeh Mohajerani, porte-parole du gouvernement ?
Selon les données publiquement disponibles, le trafic internet en Iran a en tout cas brusquement chuté, mardi, de 75 % à partir du milieu de l’après-midi. L’utilisation d’Internet est, de fait, de plus en plus compliquée dans le pays. Le New York Times cite ainsi plusieurs témoignages d’internautes luttant pour faire fonctionner Telegram, le principal réseau social du pays, WhatsApp ou leurs VPN, fréquemment utilisés pour contourner la censure.
En parallèle, la télévision d’Etat a appelé les Iraniens à désinstaller la messagerie américaine WhatsApp arguant – sans preuve – que les données d’utilisation de l’application étaient envoyées à Israël. « Nous ne suivons pas votre localisation précise, nous ne gardons pas d’historique de ceux à qui nos utilisateurs écrivent (…). Nous ne fournissons d’information en masse à aucun gouvernement » s’est défendue la messagerie, dont le contenu des messages est protégé par le chiffrement de bout en bout, donc illisible sauf pour les participants à la discussion.
Même si les autorités ont affirmé que ce type de mesures étaient destinées à protéger le pays des cyberattaques, il est probable qu’elles soient aussi un moyen de limiter et contrôler les échanges entre Iraniens à un moment où le régime est fortement fragilisé. En 2019, en pleines manifestations violentes, le régime avait déjà procédé à d’importantes coupures dans le pays, tout comme en 2022, alors que le mouvement de protestation suite à la mort de Mahsa Amini était violemment réprimé.
Le.monde

