Au Sénégal, la gestion des finances publiques connaît une transformation profonde, marquée par une volonté affirmée de rupture avec les pratiques opaques du passé. Cette dynamique nouvelle s’inscrit dans un contexte de renforcement de la bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et de promotion de la transparence, piliers essentiels d’un État responsable et au service de ses citoyens.
Une nouvelle ère de transparence
Depuis l’avènement des nouvelles autorités, la gestion des deniers publics est placée au cœur des priorités gouvernementales. Cette orientation repose sur un principe fondamental : chaque franc de l’État doit être traçable, justifié et orienté vers l’intérêt général. Cette exigence se traduit par une meilleure planification budgétaire, un contrôle rigoureux des dépenses publiques et surtout, une plus grande transparence dans les mécanismes d’attribution des marchés publics.
Les marchés publics : un levier stratégique de transparence
Les passations de marchés publics, longtemps considérées comme un terrain propice aux malversations, sont aujourd’hui perçues comme un levier stratégique dans la lutte contre la corruption. Le Code des marchés publics, révisé et modernisé, impose désormais des règles strictes en matière de concurrence, d’égalité de traitement des candidats et de publicité des appels d’offres. Les procédures sont encadrées par l’Autorité de Régulation des commandes Publics (ARCOP) et soumises à des audits réguliers de la Cour des Comptes et de l’Inspection Générale d’État (IGE).
La plateforme Senegal Public Procurement Portal , mise à disposition du public, permet de consulter en temps réel les appels d’offres, les attributions de marché, et les recours éventuels. Cette ouverture garantit à la société civile, aux entreprises et aux citoyens un accès libre à l’information, ce qui renforce le contrôle citoyen sur les dépenses de l’État.
Résultats concrets et effets positifs
Grâce à ces réformes, le Sénégal observe une amélioration significative de sa note de transparence budgétaire dans les rapports internationaux, notamment ceux de la Banque mondiale et du FMI. Des projets structurants, comme la construction d’infrastructures, l’électrification rurale, ou encore la fourniture d’équipements aux hôpitaux, sont désormais exécutés dans un cadre plus rigoureux, limitant les surfacturations et les détournements.
Une gouvernance participative
L’approche participative adoptée par les nouvelles autorités favorise également la concertation entre les différents acteurs de la commande publique, incluant les collectivités territoriales, le secteur privé, les ONG et les citoyens. Des mécanismes de veille citoyenne et de dénonciation des irrégularités sont encouragés, permettant ainsi une remontée rapide des cas suspects et une réponse administrative ou judiciaire adaptée.
Des défis à relever
Malgré les avancées, des défis subsistent : renforcement des capacités des acteurs, numérisation complète des procédures, lutte contre les pratiques informelles, et surtout, application rigoureuse des sanctions en cas de manquements. Il faudra aussi travailler à renforcer l’indépendance et les moyens des organes de contrôle pour garantir l’effectivité des principes affichés.
En somme,la gestion transparente des deniers publics n’est pas un luxe, mais une exigence démocratique. Le Sénégal, en mettant les passations de marché au service de la transparence, démontre qu’il est possible de bâtir un État intègre, efficace et responsable, au service du développement durable. Ce chantier, vaste mais essentiel, mérite d’être poursuivi et consolidé pour garantir à chaque citoyen que l’argent public est utilisé avec rigueur, équité et justice.
Coumba ndoffene Diouf
Diplômé en CAC
spécialisé en passation des marchés publics
Certifié aux connaissances en maintien de la paix ,lutte contre le financement du terr0risme (École de maintien de la paix?

