La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Thiès a rendu son verdict dans l’affaire du vol de câbles réseau ayant visé la Sonatel. O. Diop, technicien chez Afritel et cerveau de l’opération, ainsi que ses complices S. Cissokho et S. Djiba, ont été lourdement condamnés pour association de malfaiteurs, tentative de vol en réunion la nuit avec usage d’arme et violences ayant entraîné une Incapacité Temporaire de Travail (ITT) de 30 jours pour la victime.
Un plan minutieusement orchestré par O. Diop
L’affaire remonte à la nuit du 21 mai 2021. Dans l’objectif de se faire de l’argent, O. Diop a contacté son ami électricien, S. Djiba, pour lui proposer le vol de câbles réseau de la Sonatel. S. Djiba a rapidement accepté et a invité M. Baldé, qui est venu avec S. Cissokho. Les quatre hommes se sont retrouvés à la Promenade des Thiessois pour planifier leur méfait et répartir les rôles.
Vers 2h du matin, ils se sont rendus sur le site du réseau à la Cité Balla Bèye. S. Djiba était chargé de la surveillance, tandis que O. Diop et les deux autres dérobaient les câbles. Leur plan a toutefois été interrompu par l’arrivée inattendue du vigile, M. Ndiaye.
Agression violente et fuite sanglante
Pris de panique, M. Baldé s’est enfui. O. Diop et S. Cissokho ont alors agressé violemment le vigile, lui crevant un œil avec un objet non identifié. Pour se défendre, M. Ndiaye a sorti un couteau et a poignardé O. Diop, qui a ensuite pris la fuite avec l’aide de S. Cissokho. Grièvement blessé, le gardien a été transporté d’urgence à l’hôpital.
Aveuglement par le profit et aveux cruciaux
Suite à la plainte de la Sonatel, O. Diop a été le premier interpellé. Lors de son audition, il a reconnu les faits et a désigné ses complices, tous inculpés et placés sous mandat de dépôt.
Lors du procès du 29 avril, O. Diop, considéré comme le cerveau, a réitéré ses aveux, affirmant que tous les membres du groupe étaient pleinement conscients de l’intention de voler. “Ils savaient tous qu’on allait sur les lieux pour voler. Avant de partir, je leur ai bien dit qu’on y allait pour soustraire les câbles. On a tout planifié ensemble avant de passer à l’acte”, a-t-il déclaré.
Le témoignage du vigile, M. Ndiaye, a corroboré la version d’O. Diop : “Ils m’ont attaqué et j’ai riposté. On s’est battus, ils m’ont crevé l’œil avec un objet que je n’ai pas identifié. Ensuite, j’ai brandi un couteau, j’ai poignardé l’un d’eux, et ils ont tous pris la fuite. Ils voulaient me tuer.”
Des peines sévères et une forte demande de dommages et intérêts
Le procureur de la République, estimant les faits clairement établis, avait requis 15 ans de réclusion criminelle contre O. Diop et 10 ans contre S. Cissokho, S. Djiba, et M. Baldé. La Sonatel a quant à elle réclamé 50 millions de FCFA en dommages et intérêts.
Cette affaire souligne les conséquences graves du vol de matériaux et des violences associées, et la détermination de la justice à sévir contre ces actes.

