Le feuilleton judiciaire autour du protocole signé entre l’État du Sénégal et ArcelorMittal connaît un nouveau rebondissement. Selon des informations rapportées par Libération, l’ancien ministre du Budget, Birima Mangara, a été discrètement entendu le 21 août par le doyen des juges d’instruction de Dakar. Une audition qui serait passée presque inaperçue, intervenue au lendemain de celle d’Aly Ngouille Ndiaye, ex-ministre des Mines et maire de Linguère, convoqué la veille dans la même affaire.
Ces auditions s’inscrivent dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour des faits qualifiés de graves : association de malfaiteurs, corruption, recel, blanchiment de capitaux, escroquerie et complicité. L’instruction vise à faire la lumière sur un accord transactionnel signé en 2014, alors que l’État réclamait devant la Chambre de commerce internationale un préjudice estimé à plusieurs milliers de milliards de francs CFA.
Contre toute attente, le litige avait été réglé par une transaction fixée à 150 millions de dollars environ 90 milliards de francs CFA. Ce protocole, dont la traçabilité et la destination des fonds posent encore question, avait déjà soulevé de vives polémiques, certains y voyant un marché défavorable aux intérêts du Sénégal.
Avec l’audition successive d’Aly Ngouille Ndiaye puis de Birima Mangara, la justice semble accélérer le pas dans ce dossier où d’autres anciens responsables, dont Amadou Bâ, pourraient également être appelés à s’expliquer.

